Blood Song 02 Le Seigneur de la Tour by Ryan Anthony

Auteur:Ryan,Anthony [Ryan,Anthony]
La langue: eng
Format: epub
Tags: fantasy
Éditeur: Bragelonne
Publié: 2015-04-16T22:00:00+00:00

La troupe allait bon train, à tel point qu’il ne leur fallut que trois jours pour rejoindre l’orée septentrionale de l’Urlish. Une fois le bivouac installé, Lyrna et Davoka se livrèrent à leur rituel quotidien du lancer de couteau. Les deux nouvelles lames remportées par la Lonake au sortir du défilé, aux dépens sans doute de quelque frère trop confiant, leur permirent d’inviter Arendil à se joindre à elles, même si l’adresse du jeune homme laissait à désirer.

— Le petit n’a pas appris à se battre, fit remarquer Davoka au moment où le dernier tir d’Arendil manquait d’un bon mètre la bûche fendue qui leur servait de cible.

— Si, j’ai appris ! protesta l’adolescent. Je sais monter à cheval et manier la lance et puis aussi l’épée. Grand-père m’entraîne tous les jours depuis mes huit ans. Et même s’il ne m’a pas laissé l’emporter, je dispose de ma propre armure au domaine.

— Une armure, pouffa Davoka tout en projetant sa lame près du centre de la bûche. Rien de plus facile à tuer que les ventres de fer. Suffit d’attendre la nuit et de se glisser dans leur campement. Ils ne sont dangereux que quand on leur donne quelque chose à charger.

— Tu pourras choisir une armure au palais, le rassura Lyrna, dont le propre tir vint se ficher dans la partie haute de la cible. Nos couloirs débordent de cuirasses et de râteliers d’épées. C’est à se demander comment la Garde du Royaume peut coûter si cher à équiper quand nous avons tant d’armes accrochées à nos murs.

— Grand-père aussi collectionne les épées. Sans oublier les lances. La plupart proviennent de l’Empire Alpiran.

— En parle-t-il souvent ? demanda Lyrna. De la guerre ?

— Oh oui ! même si ça le rend parfois bien triste. Le sort réservé au seigneur Al Sorna continue de lui peser sur le cœur. D’après lui, si l’armée avait eu vent de l’accord déloyal passé entre la Couronne et l’Empire, personne ne serait parti. Tous auraient préféré mourir plutôt qu’abandonner Al Sorna à l’ennemi. Même les Cumbraëliens.

Lyrna décida à cet instant précis qu’elle appréciait ce garçon. Sa franchise et son mépris du protocole la ravissaient au plus haut point, quand bien même ces qualités risquaient de faire de lui une proie de choix à la cour. Quant à Davoka…

— Le palais n’est pas un endroit sain, expliqua-t-elle à la Lonake ce soir-là.

Elles conversaient au coin du feu, tandis qu’Arendil dormait à poings fermés sous sa tente. Assise sur sa peau de loup, ses longues jambes étirées devant elle, Davoka s’employait à découper des lamelles de bœuf séché et à les porter à sa bouche à l’aide de son couteau de chasse.

— Dangereux ? demanda-t-elle en langue du Royaume.

Il y avait longtemps que Lyrna ne l’avait pas entendue parler dans sa langue maternelle.

— De bien des manières, la plupart inconnues de toi. Les gens qui y vivent mentent comme ils respirent. Notre proximité éveillera chez certains le soupçon et l’envie. D’autres chercheront à en tirer avantage. Il te faudra tenir ta langue et, surtout, ne faire confiance à personne.

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